En l'occurrence, il s'agit de mademoiselle Bohème, autrement appelée Bobo ou ma Titine, voire Bohémienne. Tout est noir sur le dessus et blanc sur le ventre. Signe particulier : le bas des quatre pattes est blanc comme si elle avait revêtu des bottines de gymnaste. Elle est loin d'être maigre mais elle fut énorme avant que je ne la rationne. Elle est carrément insupportable quand son plat est vide et je remplis régulièrement son bol d'eau. Elle s'y précipite dès que je l'ai rempli. Bref, j'essaie de remplir le plus consciencieusement possible les devoirs d'une maîtresse de chat. Mais ne croyez pas qu'elle m'en soit gré : elle chie partout où s'est possible - surtout les lieux uù je passe, histoire que je mette bien les pieds dedans - sauf dans sa caisse sinon très exceptionnellement. Sa mère était encore pire et ne l'a pas éduquée du tout...
Vous trouverez sans doute bien étrange que je me fasse un sang d'encre pour un animal de surcroît fort désagréable, toutes griffes dehors dès que je veux la caresser, comme si je portais atteinte à son intimité, au point qe je la pensais schizophrène. Why not ? J"avoue n'être pas vraiment gentille quand elle chie sur mes revues ou ma couette, lui lançant volontiers un bouquin ou un coup d'une très grande règle plate. Mais voilà : elle a la chance que je l'ai quasi vue naître... C'est pour cela que je ne suis nullement prête à l'envoyer chez Thanatos comme le suggère ma voisine.
Elle avait déjà disparu cinq jours et moi qui la voue aux gémonies pleurais toutes les larmes de mon corps. Mon voisin du dessous avait bien aperçu un gros cul noir dans leur jardin mais n'était nullement certain que ce fût elle. Au rez-de-chaussée il y a aussi une grosse chate noire qui n'a pas meilleur caractère que la mienne mais vit sans probème avec un gros chien.
Cette fois, tous mes appels restent vains et ma voisine du dessous a fait sans succès le tour des jardins de la copropriété et a même regardé dans la rue s'il n'y avait pas un cadavre de chat mais Bohème est tellement peureuse qu'il m'étonnerait qu'elle se risquât dans la rue, la porte d'entrée (en chène) qui se referme automatiquement est bien trop lourde.
Pour tout vous dire, il y a peu je fus prête à la jeter par la fenêtre : elle m'avait déchiré méchamment le bras avec ses énormes griffes.Mais il me fallut peu de temps pour revenir à de meilleurs sentiments et je suis assez outrée en decouvrant sur msn.com/fr des articles mettant en évidence la maltraitance des animaux : la gravité de celle dont sont victimes les enfants ne m'échappe pas. Des salopards dans tous les cas.
Je suis d'autant plus inquiète que j'avais entendu des hurlements d'une bête battue par des humains ou bouffée par des chiens. Cela s'était déjà produit il y a un certains temps et Bohème avait dressé les oreilles et fait montre d'une très grande inquiétude, debout dans la cuisine. Je l'avais calmée en lui disant qu'elle ne risquait rien.
Pourtant, je devrais dire "bon débarras". Récemment, elle a pissé sur mon lit : je n'avais pas changé sa caisse suffisamment tôt. Et je ne puis me baisser comme je l'entends à cause d'étourdissements qui ne sont pas nouveaux mais prennent de l'ampleur. Idem pour la station debout et même plus : je ne peux relâcher mon attention ni mes mains sans être déséquilibrée voire attirée en arrière par une sorte de "main invisible".
Je ne voudrais surtout pas vous laisser penser que je vous convie au "bureau des pleurs". Je dois vivre avec ces infirmités, elles ne vont pas s'arranger. Il me faudra encore faire le bilan des aides - matérielles - promises mais restées lettres mortes. Je ne parle pas d'argent, je paierai ce qu'il faut pour que l'appart redevienne habitable mais que l'on ôte de mes pattes les prétendues auxiliaires de vie qui m'ont déjà coûté la peau des fesses en ne m'apportant que des emmerdes et aucune aide. Dans ma très lointaine enfance j'entendais parler de "bonnes à tout faire" avec elles il faudrait parler de "bonnes à rien". Contrairement à ce qui est prétendu elles n'ont aucune formation ni compétence et une étude sérieuse a fait le parallèle avec le personnel des Ehpad qui n'a pas non plus les compétences nécessaires.