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Lait d'Beu
23 mai 2021

Xavier Niel, tycoon glouton espérant nous faire avaler la barbaque artificielle de ses "nouveaux fermiers"

"Adieu veau, vache, cochon, couvée". Jean de La Fontaine, "Perrine et le pot au lait".

Chronique annoncée de la mise à mort de l'agriculture

Sous toutes ses déclinaisons, des grandes exploitations hyper-productivistes aux petites fermes plutôt "localistes" à taille humaine. Quant à l'agriculture prétendue "raisonnée" promue depuis 1995 par Christiane Lambert, devenue depuis présidente de la FNSEA, elle a fait long feu : les apports d'engrais chimiques, pesticides, etc. n'ayant jamais été aussi importants que ces dernières années. Ceci-dit, j'ai toujours éprouvé de la sympathie pour elle et approuvé nombre de ses positions sur divers sujets mais il y a toujours loin de la parole aux actes. Je m'implique d'autant plus volontiers dans ce combat - dont j'ose espérer qu'il ne sera pas d'arrière-garde - que je suis la petite-fille d'un éleveur de charolais dans la région de Moulins (Allier). Comment accepter un système artificiel d'aliments qui se substitue à la production naturelle de la chaîne alimentaire reposant sur du vivant : grosso modo, dans l'ordre normal des choses, les plus grosses bêtes - à commencer par les humains - mangent les plus petites, du bas jusqu'en haut de l'échelle des différentes espèces animales.

Toujours est-il que Christiane Lambert s'insurge bec et ongles contre la volonté de Xavier Niel de rayer à terme de la carte de France la paysannerie, les champs et les cultures. Et s'associe dans ce combat avec l'ennemi juré de la FNSEA : la Confédération paysanne qui, comme le Modef - autre petit mouvement paysan - développe une conception plutôt sociale des intérêts de la paysannerie. "On fait passer des usines pour des fermes en utilisant à tout va le terme 'fermier'" affirme la FNSEA selon laquelle il faut imposer sans délai les décrets d'application de la loi du 10 juin 2020 relative à la "transparence" sur les produits agricoles et alimentaires.

Voeu pieux ? La transparence n'étant pas précisément à l'ordre du jour d'Hectar, "Le plus grand campus agicole du monde", détenu à 49,9 % par Xavier Niel et fondé par Audrey Bourolleau - ex-conseillère agriculture de Macron à l'Elysée : chargée de l'agriculture, de la pêche, de la forêt et du développement rural ! J'ai fini par trouver à qui sa photo me faisait penser : Cruella des "101 dalmatiens"...

Selon ce que j'ai lu sur la revue agricole Cultivar, pendant la campagne présidentielle de 2017 où elle représentait Macron, elle proposait l'accès au foncier pour les jeunes agriculteurs avec un prêt d'honneur de 50.000 euros, sans garantie et remboursable avec un différé de 2 ans. Plus récemment, Xavier Niel affirmait : "J'ai envie d'aider des jeunes à acquérir des terres agricoles". Concours de palinodies ! Faire semblant de promouvoir ceux qui vont être étranglés par votre "hydre" et ses bras multiples.

C'est bien plutôt l'opacité la plus totale qui prévaut chez Niel et Bourolleau. Le "secret défense" de l'armée et des services de renseignements, à côté, c'est de la roupie de sansonnet. Top secret, le lieu d'implantation de l'usine ! "Pour des raisons de "confidentialité". Peut-on invoquer argument plus stupide puisque toutes les personnes s'intéressant à la question ont trouvé dans différents articles des images permettant de situer assez précisément son implantation ? Lévis-Saint-Nom (de Dieu !) c'est à peine une crotte de mouche sur la carte de France : 800 hectares et 1215 habitants selon le recensement de 2015. Arrondissement de Rambouillet qui n'est plus une ville aussi tranquille qu'on pouvait le supposer. Au coeur de la très belle Vallée de Chevreuse.

Quant à la société commerciale destinée à gérer la société, à l'exception de Xavier Niel, c'est le flou artistique le plus total concernant l'actionnariat, au point qu'Emmanuel Schwartzenberg qui a piloté le volumineux dossier de Marianne (n° 1261, 14-20 mai 2021) n'hésite pas à demander si ce ne sont pas les "actionnaires de l'ombre" qui détiendraient le pouvoir effectif. Difficile de les identifier s'ils sont cachés... On sait que les créateurs de la société - Guillaume Dubois et Cédric Meston - ont levé au 3 millions d'euros début de 2020 (c'est dire que l'affaire ne s'est pas faite sur un coup de tête et n'a rien à voir avec la crise sanitaire) en sollicitant Adrien de Schompré, cofondateur de Sushi Shop, Philippe Cantet, ancien directeur d'Innocent en France et le fonds d'investissement de Xavier Niel. 

La question se pose effectivement en examinant les statuts de la société, notamment s'agissant des pouvoirs de son président, Guillaume Dubois qui est proprement mis sous tutelle : aux termes de l'art. 14-2 des statuts, il a en effet, besoin de l'accord des 3/4 des associés pour "lancer un nouveau produit, contracter un emprunt, acheter une société, prendre une participation, embaucher un salarié"... Encore moins de pouvoir qu'un gérant ! 

Un secteur stratégique au niveau mondial

Tous les multimilliardaires s'intéressent à la viande artificielle, construisant leur stratégie dans l'espoir que d'ici 2040 60 % de la viande consommée ne sera plus issue d'animaux. Laissera-t-on le choix aux consommateurs ? En ce qui me concerne, ils peuvent "se la carrer où je pense" ! Vulgaire ? Mais à la manière du grand écrivain (hélas un peu oublié) Marcel Aymé refusant la Légion d'honneur. "Résiste !" chantait France Galle "Si on t'organise une vie bien dirigée où tu t'oublieras vite".

Seul Elon Musk - voitures électriques et navette spatiale - refuse d'y participer. C'est Thomas Pesquet qui va être content : il pourra continuer à déguster de la blanquette de veau ou d'autres fleurons de la bonne cuisine française en barquette.

 Bill Gates a lancé Beyond Meat, géant de la viande végétale, et convaincu Burger King et KFC de vendre ses faux nuggets. Pas de danger que je sois affectée, même les vrais nuggets ne faisant pas partie de mon ordinaire et je ne mange jamais dans ces bauges. Richard Branson - Virgin Group ; voyages aériens et chaînes de distribution - a investi dans Impossible Foods (le nom est à lui seul tout un programme !).

En faisant des recherches, j'ai découvert un article paru le 2 décembre 202O dans l'excellente revue scientifique Sciences & Avenir "De la viande artificielle autorisée à Singapour, une première mondiale". Encore une fois, selon la start up américaine "Eat just" il s'agit de fausse viande de poulet destinée à la confection de nuggets. Vive la malbouffe mondialisée ! Ce qui constituerait "une avancée pour l'industrie alimentaire mondiale" selon Josh Tetrick, co-fondateur et PDG de Eat Just, lequel met en avant "le moindre impact sur l'environnement"... Je ne suis pas certaine que la planète y trouve son compte : "production de plus de 20 lots de viande de poulets artificielle dans des bioréacteurs de 100 litres". Si ce n'est pas encore la fabrication en énormes quantités de la merde mondialisée, ça en a tout l'air ! 

Le moindre impact sur l'environnement est impossible à vérifier d'autant qu'il faudrait s'entendre sur les conditions d'élevage. Nombre de scandales agro-alimentaires sont partis de ces problèmes. On ne saurait comparer les poulets esquichés dans des cages ignobles, avec parfois les volatiles encore vivants gisant au milieu des cadavres de leurs congénères et ceux qui bénéficient d'un parcours à l'air libre. Des milliers de poussins dans des élevages intensifs occis et déversés dans la benne à ordure : produits massivement dans de prétendues "nurseries" et envoyés à ces "éleveurs". Comme si on élevait la merde !

J'ai choisi de ne pas citer les mauvaises marques, ce que je fis pourtant sans problème sur mon blog du Monde à l'époque lointaine où l'on ne vous sautait pas sur le rable pour vous assigner en justice pour diffamation mais rien ne m'empêche de citer celles que j'apprécie . Or donc, à mon tableau d'honneur, les oeufs et les poulets de Loué : ils n'utilisent - disent-ils - que les poussins issus de leurs élevages et pour la quantité strictement nécessaire à la production de poulets. Pour mes oeufs du matin, c'est incontestable : des éleveurs qui donnent leur nom et la situation de leur élevage. Idem pour leurs poulets, poules, etc. Jamais déçue par la qualité.

En revanche, j'ai le souvenir déjà fort lointain d'oeufs d'une marque très connue qui m'incommodèrent un matin à cause d'une odeur de poisson. Point ne m'était besoin de m'interrroger : ils étaient nourris à la farine de poisson. Moins cher que le blé et autres céréales.

La souffrance animale, "faux nez" des végans

Le référendum d'initiative partagée pour les animaux, dit encore "RIP animaux" dont je n'avais pas eu connaissance à l'époque (début juillet 2020) fut un sommet d'hypocrisie. La FNSEA s'interrogea à raison sur l'honnêteté de certains "milliardaires du numérique" à l'origine de cette initiative qui, se drapant publiquement de vertu pour la cause animale, "cherchent en réalité à réaliser une OPA sur la viande". Tandis que la Confédération paysanne, toujours sur le pied de guerre, fustigeait "Ces acteurs de l'agrobusiness vendant un imaginaire autour du produit local, du fermier, du travail paysan, déconnecté de leur réelles pratiques".

La cause animale ? Opération totalement démagogique destinée à séduire l'opinion publique, laquelle plébiscita à quasi 95 % sinon plus, les propositions des initiateurs du référendum. Le contraire eût été étonnant selon ce que j'ai lu sur Wikipedia : 

- sortie de l'élevage intensif, 

- interdiction de l'élevage en cages,

- fin de l'élévage pour la fourrure,

-interdiction de la chasse à courre et "à la glu"

- interdiction des expérimentations sur les animaux,

- de l'utilisation des animaux sauvages dans les spectacles de cirque et les parcs.

De même, nous fûmes un grand nombre à être scandalisés par les images de vaches dite "à hublot" sur le flanc de laquelle des scientifiques (!) ont placé une canule fermée par un clapet (hublot) pour pouvoir y introduire le bras et accéder au contenu du rumen (panse), l'un des 4 compartiments gastriques de la vache ; cet équipement "visant à servir la recherche vétérinaire et agronomique"... "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" (Rabelais).

Dans le FigaroVox du 6 mars 2020 "Viande artificielle, enquête dans les labos californiens qui veulent supprimer l'élevage" Paul Sugy dénonce les prétentions démiurgiques - prendre la place de Dieu - des promoteurs de la viande artificielle de la Silicon Valley. Il expose les arguments avancés par le journaliste Gilles Luneau dans son livre "Steak barbare : hold up vegan dans l'assiette".

C'est bien pour cela que L-214 - le bras armé des végan - ne peut me convaincre en affirmant que la création de "la viande in vitro" constituerait une "fake news tenace" dans la mesure où je sais depuis déjà un certain temps qu'il s'agit d'un axe de recherche des végan. Du côté des monstruosités dont il ne sont pas avares, j'ai le parfait souvenir qu'ils prônaient que les différents animaux qui subsisteraient en France y seraient en totale liberté et pire encore, ils prévoyaient pour les occire la réintroduction des grands fauves qui ont disparu de notre pays depuis les époques les plus lointaines. Le retour de "l'âge des cavernes" pour les êtres humains qui n'auraient pas disparu. Il reste à espérer que leurs savants fous ne tenteront pas de faire revivre les dinosaures !

On nage en pleine science-fiction, un genre qui n'est pas ma tasse de thé hors de certains auteurs intéressants faisant référence. Pour la "barbarie", comment ne pas penser à "la ferme des Animaux" de George Orwell et au massacre des animaux perpétré par les molosses du tyran cochon en chef - le bien nommé Napoléon (avec son porte-parole Brille-Babil réécrivant l'histoire à chaque nouvelle lubie du chef) contre tous les animaux qui avaient pu s'opposer à ses décisions, leurs cadavres s'amoncelant les uns sur les autres avant d'être dévorés par les chiens.

J'y ajouterais "Le meilleur des Mondes" d'Aldous Huxley pour l'endoctrinement des citoyens et la création en série de l'être parfait. C'est d'autant plus d'actualité que j'ai lu sur la dernière parution de Marianne (n° 1262, 21-27 mai 2021) que les savants fous ne renoncent pas à nous entraîner dans leurs délires. Ainsi, pour Margot Brunet "Les chimères hommes-singes, ce n'est pas de la science-fiction". Entendre  la culture d'embryons homme-singe. Pour l'instant limitée par la technique et la loi, laquelle interdit la culture d'embryon au-delà de 15 jours. Mais nous savons que depuis une trentaine d'années (depuis le clonage de la Brebis Dolly en 1989) les scientifiques n'ont eu de cesse de mettre les autorités en demeure de mettre les lois en conformité avec leurs travaux et découvertes.

Pour sa part, Brice Perrier s'intéresse à la création de  "L'utérus artificiel", bien dans la lignée du "Meilleur des mondes" d'autant que jusqu'à présent les embryons (de souris) utilisés, placés dans des incubateurs, provenaient d'une fécondation normale mais que Jacob Hanna, professseur de génétique moléculaire, responsable d'une étude israélienne, pense "qu'il est très probable" que son étude sur les embryons de souris fonctionne plus tard sur des embrions humains et que de surcroît son objectif est d'opérer avec des embryons "issus de cellules souches".

Les humains rayés définitivement de la carte. Mais pourquoi faire ? alors que l'on nous répéte inlassablement que la planète est sur-peuplée. A moins d'envisager comme Philip K Dick de les envoyer massivement à l'assaut de planètes inexplorées ou pire comme H.G Wells dans la "Guerre des mondes" d'enterrer les Morloks, sous-hommes véritables esclaves, dans des souterrains de plus en plus profonds tout en leur faisant exécuter quasi gratuitement des tâches indispensables à la survie, alors qu'à l'air libre les Eloïs - descendants des humains - continueraient à bénéficier d'un statut privilégié.

Brice Perrier pose la question qui tue : "et si on arrêtait le progrès ? ". Ce qui supposerait de s'interroger sur la notion même de progrès. Au même titre d'ailleurs que celle de "croissance" : à quels besoins essentiels des êtres humains s'agit-il de répondre ? S-agissant des élucubrations de scientifiques déjantés - brillammant illustrés (entre autres) dans les mythes de la SF par le Docteur Jekyll, Folamour et Frankenstein. S'agissant de cette science, je serais d'avis de lui appliquer le mot - certainement apocrryphe - prêté sur la liberté à Madame Rolland au moment de monter sur l'échaffaud : combien de crimes commis en ton nom ? 

Les végan, voilà l'ennemi ! Comme toutes les utopies, c'est une idéologie totalitaire qui voudrait soumettre tout le monde à sa logique sectaire, bien évidemment par la contrainte et les exactions qui n'ont pas manqué depuis quelques années : des boucheries ou poissonneries dévastées par des hordes barbares, aspergées de sang, des intimidations verbales ou physiques, des incendies de locaux commerciaux. C'est quasi miracle qu'il n'y eut que des blessés... Des morts demain ?

Si vous voulez encore plus dégueu, je vous invite à lire sur Causeur du 25 avril 2019 l'article de Christian Harbulot "Derrière la défense des animaux le marché de la viande artificielle". Selon lui l'imaginaire vegan - perso, je parlerais bien plutôt de fantasme - de substitution de la viande naturelle relève d'un pari faustien. C'est le processus de fabrication de cette viande artificielle qui soulève - en même temps que le coeur - des problèmes éthiques et scientifiques. En effet, sa production suppose  l'utilisation d'un sérum fœtal bovin.

Or, celui-ci exige l'abattage d'une vache enceinte d'au moins 3 mois dont le foetus est prélevé vivant par éviscération, ensuite de quoi son coeur est directement ponctionné sans anesthésie et le liquide prélevé - dépouillé des globules rouges, plaquettes et agents coagulants - placé dans des incubateurs de cellules souches qui sont à la base de la fabrication de la viande artificielle.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur Xavier Niel et ses différents accolytes : "l'homme qui veut changer la France" selon le titre générique des articles de Marianne. Comme je souhaite être exhaustive - mais c'est chronophage - je déclinerai les divers secteurs - où il intervient au-delà de Free : centres commerciaux, grande distribution et bio ; la presse et les médias.

Une petite remarque : sur la couverture de Marianne et en première page du dossier, une photo de Xavier Niel de profil. Laquelle me fit penser, avec son front largement dégarni et ses cheveux frisottant à un dirigeant ou autocrate de l'autre côté de la "mare nostrum". Recherche sur Google photo : bingo ! Bourguiba...

 

 

 

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