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Lait d'Beu
25 juillet 2021

manifs contre la pass sanitaire : violences partout, démocratie nulle part

"Le ventre de la bête est encore fécond d'où a surgi la bête immonde" Bertolt Brecht (1941). Exactement 40 ans alors qu'hélas les opposants au pass sanitaire se complaisent dans une phraséologie digne des pires heures du nazisme triomphant - antisémitisme compris - avec parfois des centre-sens témoignant de leur inculture en matière historique : il faut en effet faire preuve de beaucoup de crétinisme pour taguer des croix de Lorraine sur un monument érigé en souvenir aux victimes du massacre du maquis à Lans-en-Vercors - écrasées par un déluge de bombes de l'aviation nazie. C'est précisément à la suite de ce tragique épisode que le Général de Gaulle décida de faire parachuter à tous les maquis des tonnes d'armes, de munitions et de nourriture... pour oser parler de "collabos" !

S'il y en eut ce sont les "milices" de sinistre mémoire - parfaits supplétifs de la Gestapo - qui aidèrent les nazis à traquer les Résistants ayanr pu échapper au massacre, partout dans l'ex-maquis et la région. Tous furent fusillés, dont le fils d'un couple que j'ai bien connu, eux-mêmes héros de la Résistance armée dans les Alpes du Nord.

Je suis frappée par le déferlement de haine et de violences paroxystiques auxquelles nous assistons. A la limite de l'hystérie collective.

On ne compte plus les centres de vaccination vandalisés de même que les mairies, les centres hospitaliers et les permanences d'élus favorables au pass sanitaire - parfois menacés physiquement ! Des pratiques ressurgies du temps des manifs et exactions des "gilets jaunes".

Je suis indignée d'apprendre que des journalistes sont pris à partie et agressés par des hordes en furie quand ils essaient de rendre compte - la plus objectivement possible - du déroulé des manifestations. 

Sur msn.com/fr découvert un article paru sur Le Parisien le 22 juillet 2020 "Menaces contre des journalistes lors d'une manifestation, BFM-TV va porter plainte". Ces graves incidents eurent lieu devant le Sénat où François Asselineau - que je considère depuis belle heurette comme un quasi facho quand bien même essayait-il d'embobeliner les médias : il les exècre mais sait bien s'en servir quand il pense que c'est son intérêt - avait rassemblé ses troupes pour manifester contre l'obligation du pass sanitaire.

Selon ce que je lis par ailleurs sur Europe 1 à la même date des journalistes de l'AFP présents firent état d'une "ambiance hostile aux médias". On retrouve tous les ingrédients de la crise des "Gilets jaunes" qui firent moult fois la "chasse aux journalistes" pendant leurs manifs, la plupart des titres de presse étant dans leur collimateur. Avec toutefois une mansuétude émouvante pour une tripotée de faux-vrais journalistes, certains étant titulaires d'une carte de presse, obtenue on se demande comment. Mais que nous retrouvons aujourd'hui dans toutes les actions destinées au soutien inconditionnel des partisans du gaucho-islamisme.

Tout en écrivant hier après-midi j'ai gardé une oreille et parfois un oeil sur BFM-TV. Désolante impression de déjà vu : des violences (à Lyon ça cogna aussi dur qu'au cours des manifs de Gilets Jaunes...) que les commentateurs et éditorialistes tentèrent de relativiser, des manifestants changeants d'itinéraires et se retrouvant Avenue de Wagram et ensuite sur les Champs Elysées, les forces de police utilisant les canons à eau et les gaz lacrymo pour les disperser.

Or donc, pour en revenir au rassemblement appelé par Asselineau devant le Sénat, deux journalistes de BFM.TV furent pris à partie par une vingtaine de personnes qui se sont attroupées autour d'eux aux cris de "BFM-TV collabo". Un mot décidément à la mode dans l'ultra-droite ! Ils leur reprochent d'être proche du pouvoir, comme en 2018, ce qui resterait à démonter hier comme aujourd'hui.Les journalistes furent forcés de reculer, s'abritant derrière les policiers avant de renoncer à couvrir la manifestation. Igor Sahiri signalant que les violences furent évitées grâce aux deux agents de sécurité accompagnant les journalistes.

J'ai découvert sur C.news que François Asselineau envisageait de manifester hier avec les "Gilets jaunes" - de toute évidence les plus "radicalisés" - à partir de 14 heures du 1er arrondissement jusqu'au Conseil d'Etat, place du Palais-Royal. Aucune info sur le déroulé de cette manif. 

Enfin, nous apprenions dans l'après-midi qu'une équipe de journalistes de France-télévisions qui suivait une manifestation contre le pass sanitaire à Marseille avait été prise à partie et très violemment attaquée. Directeur de l'information de France-télévisions Laurent Guinier va bien évidemment porter plainte - espérons qu'il y avait suffisamment de caméras de vidéo-surveillance et d'images de téléphones portables pour confondre les auteurs et les juger. Il s'indigne à juste titre car les journalistes ont été "agressés pour avoir fait leur métier : relater des faits".

La liberté de manifester est un droit aussi constitutionnellement reconnu que la liberté d'informer.

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