Macron entre supplice chinois et jour sans fin

Macron n'est plus le "maître des horloges" qui entendait imposer son agenda, ce qui lui a relativement réussi  un peu plus d'un an (de fait jusqu"au 1er mai 2018 et les premiers développements de "l'affaire Benalla"). Il perdit ensuite la main dès l'entrée en scène des "gilets jaunes". Les horloges ont perdu leurs aiguilles et depuis le début 2020 Macron court derrière le Covid-19 et à partir de septembre 2020 ce sont désormais les "variants" qui lui imposent leur agenda.

Supplice chinois

Depuis déjà longtemps des mesures (parfois contradictoires) sont annoncées par certains membres du gouvernement, démenties par d'autres, le chef de l'Etat tranchant ou non entre les hypothèses. Sans oublier le fameux "tester, tracer, isoler" dont on nous a rebattu les oreilles sans le moindre commencement : impossible de le mettre en oeuvre avec plus de 5000 cas, objectif promis mais non atteint en novembre 2020.

Comment voudriez-vous que les Français soient confiants et sereins ? Il y a peu, Macron promeetait une embellie à la mi-avril 2021... Comme le retour des "jours heureux" au printemps 2020 ? Les circonstances l'obligeraient à décaler le "bout du tunnel" à la mi-mai 2021, à moins que ce ne fût la Saint-Glinguin ?

J'appartiens à une génération qui a connu le chômage de masse à la suite du choc pétrolier début 1974, et Raymond Barre "le meilleur économiste de France" dixit Valéry Giscard d'Estaing qui l'avait nommé au ministère de l'Economie, nous annonçait chaque mois le "bout du tunnel" que nous ne vîmes jamais...

De surcroît, l'absence de vaccins en nombre suffisant obère l'avenir. Rien ne dit que le rythme annoncé à grand renfort de trompettes pourra être tenu. Cf. Jean Castex parlant le benoîtement le 13 mars 2021 "des laboratoires qui font quelques misères dans les délais de livraison". 

Aussi ridicule que lorsqu'il exortait "les papys et les mamys" à ne pas partager le repas avec leurs petits enfants, quitte à manger dans la cuisine... pourqoi pas dans la niche du chien ? Il faut arrêter de nous infantiliser, ceux qui ont toujours été stupides le resteront. A cet égard, je me suis bien amusée ce matin en écoutant une bonne femme, visiblement retraitée, se plaindre "d'avoir un temps infini mais ne pas savoir qu'en faire". J'ai du mal à imaginer que l'on puisse avoir la tête aussi vide.

Toutes les palinodies autour du vaccin AstraZénéca sont exaspérantes. Au départ, n'avait pas d'action suffisante chez les plus âgés, ensuite une étude scientifique rigoureuse menée dans une université écossaise a contredit ce jugement. Ensuite, il n'aurait pas bonne presse parmi un certain nombre de soignants et partant, dans la population. Et pour couronner le tout, il serait accusé dans un certain nombre de pays européens de provoquer des thromboses avec un risque d'embolie pulmonaire ou cérébrale. 

Sans entrer dans les détails, dans la population générale ce phénomène est loin d'être rare pour différentes causes et il suffirait d'écarter les personnes ayant fait des phlébites ou même des paraphlébites. De plus, il existe toute une batterie d'examend de laboratoires permettant d'évaluer les risques de thrombose.

On a assisté à une stupéfiante série de "couac-couac" entre les membres du gouvernement. Le 11 mars 2021, Olivier Véran (le seul médecin) affirmant "qu"il n'y a pas lieu de suspendre les vaccinations". Jean Castex dans la soirée du 14 mars 2021 : "Il faut avoir confiance dans le vaccin et se faire vacciner", ajoutant même qu'il ne fournirait pas du poison aux Français. 

Patatras, le 15 mars 2021 Macron prend l'exact contrepied en décidant d'interdire l'astraZénéca pour 2 jours (influence de nombreux pays européens) en attendant une étude de l'Agence européenne des médicaments, en se demandant bien ce qu'elle pourrait découvrir en 48 heures.

Un jour sans fin

J'avoue que je ne connaissais pas le film de Ramis et Danny Rubin sorti en 1993. Je pensait plutôt à l'interminable journée sans que le soleil ne disparaisse derrière l'horizon d'Ulysse de James Joyce. Mais je parlerai une autrefois de ce que j'aime en littérature, sinon on n'est pas sorti de l'auberge.

Impression de "déjà vu"...

L'an dernier quasi à la même époque les services d'urgence et de réanimation étaient encore plus saturés qu'aujourd'hui, et l'on transférait déjà des malades dans des régions épargnées, à Mulhouse un hôpital militaire de campagne était ouvert et des soignants venus de la région bordelaise rejoignaient le "Grand Est" à bord du bus des Girondins de Bordeaux... Bonne pub !

L'an dernier, les images déplorables des Parisiens sur les quais de Seine, agglutinés dans les jardins publics ouverts par Anne Hidalgo, et abandonnant des tonnes de déchets, des rues commerçantes envahies par la foule où personne ne respectait le port du masque et les gestes-barrières.

Exactement les mêmes images le 5 mars 2021 au point que les journalistes intervenaient en direct pour bien montrer qu'il ne s'agissait pas d'images d'archives ! Les quais de Seine, le Canal Saint-Martin, tous esquichés les uns sur les autres pour l'apéro (donc sans masque). Les policiers les ont dispersés mais dès qu'ils ont tourné le dos, les fêtards sont revenus derechef. 

Dans une rue très commerçante de Paris, des grappes humaines devant un commerce de"vente à emporter" et les consommateurs à touche-touche le nez dans des gros gobelets de bière. "T'en veux ?"... Là, c'est pas du shit mais un petit virus, pas du belge mais du britannique. Lol !

Un arrêté interdisant de vendre de l'alcool dans la rue devait être pris. Je pensais que cette vente était inderdite depuis longtemps. Suis-je naïve !

Un nombre incroyable de restos clandestins à Paris... Et aussi dans le midi et sans doute ailleurs. Les policiers sont attentifs, le voisinage peut-être aussi ? Ils risquent gros outre des amendes : la fermeture administrative et la perte de toutes les aides de l'Etat. Et ce n'est pas très chouette pour leurs collègues qui jouent le jeu.

N'essayons pas ce compter toutes les fêtes sauvages et les rave-parties qui ont abondamment défrayé la chronique, il y faudrait un livret. Je fus amusée en apprenanr qu'une fête libertine s'était tenue, j'imagine sans masque ni gestes-barrieres, à moins que ce ne fût le must du siècle. L'histoire ne dit pas si DSK était invité...