Macron "homme de l'année 2022" grâce au pinard

Savoir s'il le restera lors de l'élection présidentielle de mai 2022 est une autre paire de manche quand bien même n'aura-t-il pas caché sa volonté de s'y représenter. Ce n'est pas en affirmant aussi péremptoirement que vulgairement - sa marque de fabrique emprunte du plus grand des mépris à l'encontre des Français : "Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder et on va continuer à la faire", afin de limiter pour eux  autant que possible, à partir du 15 janvier 2022 l'accès aux activités de la vie sociale. Autrement dit, en faire des morts-vivants, pire que les "interdits" de l'Inquisition ! lu le 5 janv. 2022 sur RFI et msn.com/fr et d'imaginer - il nomme cela "stratégie" quand ce n'est que basse besogne de ses sbires - tous les moyens possibles et imaginables pour les y contraindre.

Il aura déclenché immédiatement beaucoup de courroux : ainsi, le 5 janv. 2022 sur Match et msn.com/fr "Propros de Macron sur les non-vaccinés : Pécresse indignée, les oppositions vent debout". Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes a beau jeu de dénoncer "une stratégie de ruptures et de divisions" qui n'a d'autre ressort que son ambition électorale. Christian Jacob, président du groupe des députés Les Républicains à l'Assemblée nationale, selon lequel "Un président de la République ne peut pas tenir ce genre de propos". 

Val&rie Pécresse, candidate à l'élection présidentielle, fut incontestablement la plus pugnace : "ce n'est pas à lui de trier entre les bons et les mauvais Français". S'agissant de "mettre fin au quinquennat du mépris" elle retrouve les accents de Xavier Bertrand au soir de son élection comme tête de liste de la primaire de la droite, appelant à "mettre fin à la parenthèse Macron". Elle défend un "gouvernement  serein, pas fébrile, qui rassemble et apaise". La fébrilité étant précisément ce qui caractérise Macron et ses ministres autant face aux incessants rebondissements et attaques des différents variants du coronavirus que dans la perspective de la future échéance présidentielle : il est sous la menace de Valérie Pécresse.

C'est d'ailleurs cette fébrilité que soulignait Bruno Jeudy, très intelligent et fin observateur de la vie politique depuis déjà fort longtemps, dans un article paru le 6 janv. 2022 sur Match et msn.com/fr "Le président clive, le candidat Macron se fragilise". L'article étant très dense, il m'est impossible de reprendre tous ses arguments. Je note toutefois que "la disruption" lui ayant permis de réussir en 2027, il souhaiterait réitérer en 2022. D'abord, rien n'indique que cela marcherait à nouveau, ensuite la répétition est un symptôme qui relève de la névrose : incapacité d'imaginer d'autres solutions à tel ou tel problème.

Il note qu'Emmanuel Macron retombe immanquablement dans les mêmes travers. Ainsi, Il avait promis sur TF1 "de ne plus jamais blesser les Français" disant regretter "ces petites phrases méprisantes lâchées ici ou là depuis le début de son mandat". Il se fiche de la gueule du monde : "j'ai appris à aimer les Français"... Je comprendrais cela venant d'un étranger. Mais de la part d'une personne qui a grandi sur notre territoire ! Je ne dirais pas qu'ils sont tous "aimables" dans les deux acceptions du terme et certains me donnent plutôt envie de les attacher à un tronc d'arbre pour les corriger selon la méthode Obélix : paf ! paf ! paf !

Enfin, c'est le même Macron qui lors de ses voeux du 31 decembre 2021 vanta l'union, la bienveillance et la solidarité pour faire voler ces belles persectives en éclat quatre jours plus tard en utilisant , dixit Bruno Jeudy, des mots cinglants et totalement inappropriés alors que "la mission première du président est de rassembler tous les Français".

Pourtant, dès le lendemain, le 7 janv. 2022, le même Bruno Jeudy devait quelque peu édulcorer son propos selon un nouvel article de Match et msn.com/fr "Sondage IFOP Emmerdez les non-vaccinés, des dégâts politiques limités limités pour Macron". En bref : il serait soutenu uniquement parles retraités : 56 % ne seraient pas choqués. Même si c'est le coeur de son électorat, les retraités, pas plus que les femmes ou les jeunes ne constituent un groupe social homogène comme en témoigne la disparité des ressources : quel point commun entre le retraité modeste qui ne gagnera pas plus que 1.200 euros (et encore parfois beaucoup moins) et celui ayant à sa disposition 2.000 ou 4.000 euros, sans même parler des "retraites chapeau" d'un certain nombre de cadres du CAC-40.

Ils n'en seront certainement pas informés avant la présidentielle - pas folle la mouche Macron ! - mais si les futurs retraités avaient connaissance de toutes les coupes sombres prévues par la réforme en prépararion dans le niveau de leurs retraites, ils ne voteraient pas pour lui. Il y aurait trop à dire pour épiloguer sur le sujet qui reste passionnant. Il reste qu'aditionner des pourcentages d'électeurs favorables en espérant gagner une élection, surtout présidentielle, est un exercice risqué, sachant qu'il faut obtenir in fine un peu plus de 50 % des suffrages et que l'histoire électorale nous apprend que tout se joue dans la dernière ligne droite, les deux dernières semaines étant cruciales avec ce que l'on nomme "le croisement des courbes". A supposer que Macron fût encore en tête et qu'il se fît dépasser, il est cuit ! D'autant que Bruno Jeudy qui s'intéresse au sondage de l'Ifop admet que le bénéfice de cette "sortie" pour Macron est faible, le plaçant en porte-à-faux avec Les Républicains et Valérie Pécresse qui saisit chaque occasion de lui tomber sur le rable à bras raccourcis.

Si Emmanuel Macron était aussi intelligent qu'il le suppose - mais nous le saurions - il devrait, avant de vilipender indistinctement tous les non-vaccinés, que je n'associe pas aux barjots anti-vax, répondre à l'intelligente question posée le 8 janv. 2022 par Emma Douada et Elsa de la Roche Saint-André sur Libé et msn.com/fr : "A quoi sert le pass vaccinal  si la vaccination n'empêche pas  la transmission ?". Et de nous promettre derechef la 4ème dose : ensuite la 5ème, la 6ème, etc. Lors même que Pfizer et Moderna avouent qu'ils ne disposeront pas d'une version efficace avant la mi-mars 2022; On a bien ke temps de crever, hein ?