"mangeoires sauvages" pour happy few à Paris

Sauvages ? Parce qu'aucun respect des règles sanitaires en vigueur depuis octobre 2020, notamment la fermeture des bars et restaurants. Les autorisations accordées pour la "vente à emporter" ont donné lieu à de fréquentes dérives. Par ailleurs, les restos clandestins n'ont manqué ni à Paris, sa banlieue ou en province. J'ai bien entendu tout noté sur mes tablettes mais il faudrait plus d'un article pour en rendre compte.

Ce que j'entends souligner : il ne s'agit ni de gargotes ni de bouis-bouis et leur clientèle est plutôt huppée, classes moyennes supérieures, et leurs tarifs - vraisemblablement de l'ordre de 50 euros, ce qui n'est pas rien - n'atteignent pas les sommets effarents des repas proposés par le cuisinier Christophe Leroy dans son appartement et le collectionneur et organisateur d'événements Pierre Jean Chalençon dans son Palais Vivienne.

Lequel prit les Français pour de parfaits cons en affirmant tout rigolard avec ses cheveux blonds de hippie attardé qu'il s'agissait d'un "poisson d'avril" : particulièrement salé entre 240 et 500 euros ! Je constate la même "mentalité magique" que chez certains fidèles de l'église Saint-Germain-des- Prés : passée la porte il n'y a plus de virus.

Ils pourront tant qu'ils le voudront démentir les affirmations des journalistes de M6 et comme Chalençon les accuser de propager des calomnies et avoir organisé un guet-apens.

J'ai déjà suivi sur M6 à des reportages sur des sujets sensibles. Les journalistes de la chaîne le font avec beaucoup de sérieux (floutage des visages)  et ne procèdent en "caméra cachée" que lors qu'il leur est impossible d'obtenir des infos ou des réponses crédibles à leurs questions.

C'est donc à bon droit que la Société des Journalistes (SDJ) de M6 soutient les auteurs de ce reportage et continuer d'affirmer "au moins un ministre participait à ce dîner". Or, cette déclaration doit être relativisée d'après ce que j'ai pu apprendre le 11 mars 2021 en suivantsur BFM-TV l'excellente émission "Affaire suivante" présentée avec beaucoup de rigueur par Philippe Gaudin et Dominique Griset.

Non seulement j'ai appris que le "dîner de cons" du 1er avril 2021 avait bien eu lieu dans un appartement du Palais Vivienne appartenant à Chalençon mais que s'agissant de la présence "d'au moins un ministre" à ces agapes selon les dires d'un serveur, il n'y eut que Brice Hortefeux - ancien ministre de l'Intérieur de Sarkozy -  qui reconnaît "s'être fait piéger" ce qui ne témoigne pas d'une très grande sagaciité de la part d'une personne ayant occupé cette fonction.

Pour ce qui concerne Eric Dupont-Moretti dont je ne parlerais pas s'il n'avait été mis en cause nommément dans un certain nombre d'articles de presse, il s'en est défendu vigoureusement sur BFM-TV le 11 avril 2021 mettant en cause "l'ère du soupçon" sur les réseaux sociaux : être accusé par la rumeur renversant "la charge de la preuve".

La Voix du Nord dans un article d'Eric Quintin du 8 avril 2021 fait toute la lumière sur la photo d'Eric Dupont-Moretti présentée dans un certain nombre d'articles ou sur les réseaux sociaux comme témoignant de sa présence devant le Palais Vivienne le 1er avril 2021 "Dîners clandestins : attention la photo d'Eric Dupont-Moretti qui circule est détournée". 

Il existe encore fort heureusement des journalistes qui se livrent à des investigations sérieuses et indépendantes et à cet égard je ne manque jamais de me servir (et citer) la Presse Quotidienne Régionale (PQR) sans doute parce que j'ai grandi à Orléans en lisant "La République du Centre" devenu plus critique à l'égard des pouvoirs locaux et nationaux depuis déjà un grand nombre d'années.

AFP-factuel : ils ont recherché le bâtiment sur Google-Map : il s'agit des locaux de MediaWan, avenue de Breteuil dans le VIIè arrondissement de Paris, qui produit notamment "C'est à vous" pour France 5 où effectivement Eric Dupont- Moretti avait été invité il y a plusieurs années lors d'une émission n'ayant rien à voir avec ces repas.

20 Minutes.fr relève la date de la dernière diffusion : le 3 mars 2021 ! C'est à dire 1 mois avant le scandale des dîners clandestin chez Pierre-Jean Chalençon. Quel but poursuivait celui qui a posté ce cliché sur son compte Instragram ? Il n'est pas inintéressant d'apprendre qu'il s'agit d'un ami de Chalençon, Vincent Schoepff dont j'ignorais l'existence et qui serait (recherche sur Google) selon un article de 20 minutes.fr du 7 avril 2021 un jeune magicien de 21 ans qui lui non plus ne se mouche pas avec le pied : il se décrit comme "le magicien des stars et animateur de  télévision". Je ne sais si à l'instar de certains de ses confrères il a l'art de faire disparaître des personnes sur scène, ce qui eût été bien pratique lors du dîner du 1er avril 2021 : et hop ! passez muscade !

Autre sujet de rigolade relevé sur BFM-TV dans un extrait d'une interwiew de Christophe Leroy le 11 avril 2021 au sujet d'une garde à vue (dont il prétend être sorti blanchi nonobstant une mise en examen pour "mise en danger de la vie d'autrui" qui n'obèrera guère sa fortune). Il dit n'avoir jamais lâché le morceau face aux enquêteurs, soutenant ses dénégations "les yeux dans les yeux".

Envie de me taper sur les cuisses au souvenir du précédent célèbre de l'ancien ministre du Budget de François Hollande, Jérôme Cahuzac, mentant comme un arracheur de dents - "les yeux dans les yeux" avec le même aplomb dans les médias, face à François Hollande, et pire lors d'une Commission d'enquête parlementaire, jurant les grands dieux qu'il n'avait jamais possédé un  compte secret en Suisse alors que les enquêteurs découvrirent une multitude de comptes off-shore à travers la planète ! Travaux pratiques accélérés pour celui qui était censé faire la chasse à l'évasion fiscale et aux "paradis fiscaux". Il faut être François Fillon et queques autres pour mentir en regardant la pointe de ses chaussures.

Pierre-Jean Chalençon un ignoble individu

Deux infos relevées dans sa biographie sur Wikipedia sur des scandales qui ont émaillé sa carrière.

1 - Le 1er juin 2020 il souhaite sur son compte tweet la mort de Line Renaud alors qu'elle rendait hommage à Johnny Halliday à l'occasion de l'anniversaire de sa mort : "quand est-ce que tu le rejoins ?". Beark ! beark ! beark ! Il n'arrive même pas à la cheville de cette grande dame qui depuis 1985 s'est engagée tous les ans pour trouver des fonds en faveur des malades du SIDA. Respect, Madame, et glaviots pour l'autre.

2 - Plus grave encore : le 24 juin 2020 il est présent aux 92 ans de Jean-Marie Le Pen, aux côtés notamment de Dieudonné condamné pour incitation à la haine raciale. ça vous "classe" politiquement  et j'en appelle à l'humour féroce du regretté Pierre Desproges : "être de quelque chose ça vous pose un homme aussi sûrement que d'être de garenne ça vous pose un lapin".

Christophe Leroy cuistre cuistot de l'esbrouffe

Son nom ne me disait rien et c'est en le voyant interviewé à la télé pour s'expliquer sur sesrepas ollicitesi que je me suis souvenue l'avoir vu lors d'émssions notament sur BFM'-TV et Cnews lors des précédents confinements. Avec des kilos en moins à l'époque sur sa tronche d'imbécile bouffi. Assurément les confinements ne l'auront pas fait souffrir de malnutrition et je gage que contrairement à d'autres "chefs" autrement brillants, il n'aura pas mitonné des repas pour les soignants de réa ni moins encore aux étudiants pauvres et autres personnes en difficulté.

Il a beau se présenter en toute immodestie sur son compte instagram comme "le chef des stars", j'ai lu sur Wikipedia que Sa Suffisance n'a plus guère la cote dans la jet-set. non seulement ses deux resaurants dans la baie de St-Trop ont été mis en liquidation judiaire, faute de repreneur mais Pamela Andersen voulait s'associer à lui en juillet 2017 (donc bien avant la crise sanitaire) précisément pour lui ramener cette clientèle. Elle a rapidement jeté l'éponge le 11 juillet 2017 : "Je ne peux pas fermer les yeux sur le mauvais traitement du personnel ni sur le manque de respect total".

A la question de savoir comment il occupait son temps lors des précédents confinements, la réponse fut sans ambages : préparer des nouveaux plats "tendance", avec des tons, des saveurs, des textures innovantes, des ingrédients venus de partout : plus c'est à l'autre bout du monde meilleur c'est. Tout ce que je déteste !

Je ne pouvais rater ce titre de La Voix du Nord (8 avril 2021) "Accusé de préparer des dîners clandestins Christophe Leroy moqué sur les réseaux sociaux" lequel article renvoyait au Courrier Picard. Je ne sais sur quelle plate-forme il avait présenté un panel de de ses prétentieux petits plats mais ils n'eurent pas l'heure de plaire aux internautes !

L'un d'eux l'accusant de "travailler à la truelle" façon Leroy-Merlin (pas l'enchanteur!). Un autre relevant qu'il demande 160 et 490 euros pour ses repas, raillait "des gnocchis cramés, des légumes hors de saison et des truffes mal préparées dont il demande 200 balles le menu", lui conseillant de retourner en formation.

Christophe Leroy et Pierre-Jean Chalençon confrontés à la justice

Les enquêteurs pourrsuivent leurs investigations. Contrairement à ce que soutenaient les mis en cause, les perquisitions et saisies qui ont eu lieu au domicile de Leroy et au Palais Vivienne n'étaient pas illégales à partir du moment où les invitations aux repas étaient publiques. En revanche puisqu'il ne s'agit pas de restaurants ayant pignon sur rue, ils ne peuvent faire l'objet d'une fermeture administrative.

Les policiers scrutent les images de vidéo-surveillance pour détermener si d'autres repas clandestins auraient pu être organisés au Palais Vivienne ou dans la rue du domicile de Christophe Leroy : limousines déposant des convives, piétons accueillis. Ils épluchent soigneusement les documents saisis.

En tout particulier, les multiples cartons d'invitation à des événements festifs devant avoir lieu dans son appartement et son club privé "Leroy business club" également domicilié chez lui dont la vocation est d'organiser des repas : "déjeuners, dîners, brunchs, cocktails dînatoires". On se demandera utilement dans quelle mesure il est légal d'organiser des repas payants dans un lieu privé.

Comme il est d'usage dans ce genre d'affaires les policiers ont tout saisi. J'espère qu'ils étaient accompagnés d'un magistrat sinon les procédures les mieux ficelées s'effondrent comme un soufflé. 

D'abord toutes les pièces comptables. Les bons de commande et factures de nourriture et leur règlement. L'état des stocks. Bien entendu les relevés de comptes bancaires. Il sera également poursuivi pour "travail dissimulé" : le cuisinier ayant été rétribué de la main à la main et sans contrat de travail. Il va avoir sur le paletot les inspecteurs L'URSSAF et l'inspection du travail. Pas des tendres !

S'y ajoutent toutes les appels téléphoniques récents : sans doute au grand dam de ceux qui serraient les fesses de peur d'être mis en cause : ils risquent chacun une amende de 135 euros pour non respect des gestes barrières.

Bref, Christophe Leroy n'est pas près "de sortir de l'auberge" !