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Lait d'Beu
1 mai 2021

les traders des banques se gavent aux bonus

Je n'ai jamais cru les boniments de ceux qui nous assuraient la main sur le coeur - mais n'oublions pas que le côté gauche est également la poche intérieure où se rangent le porte-feuille et le chéquier ! - que "le monde de demain" - entendre après la pandémie de covid-19 - serait meilleur. Certains de toute bonne foi mais ni l'économie ni la politique ne s'encombrent de bons sentiments. J'étais déjà persuadée de l'exact contraire : il serait bien pire

Pas plus aujourd'hui qu'hier et certainement demain de signes avant-coureurs d'une quelconque remise en question de l'ultra-libéralisme débridé et je ne vois d'ailleurs pas depuis belle heurette comment il pourrait en être autrement. La finance internationale et les multinationales ont tout intérêt à ce qu'il poursuive sur son erre. La meilleure preuve étant que la Chine impérialiste de Xi Jinping qui vise à l'hégémonie économique, diplomatique et militaire, annonçait récemment avoir retrouvé un rythme de croissance supérieur à ce qu'il fut avant la crise sanitaire due au covid-19. J'ai beau savoir que les autorités chinoises mentent sur tout, à commencer par les statistiques, chiffres économiques, etc. cela n'augure rien de bon pour l'avenir. Ils entendent bien continuer à mener la danse au niveau international.

Au XVIème siècle, le grand penseur Michel de Montaigne écrivit dans ses "Essais" : "Le profit de l'un est dommage de l'autre". Rien donc de nouveau sous le soleil. Soyons persuadés que les gigantesques profits des multinationales et des traders qui en profitent se feront au détriment non seulement de tous ceux qui étaient déjà précarisés du fait de la fuite des emplois vers les pays où les salaires sont très bas et la protection sociale inexistante, sans oublier la cohorte de tous les membres des classes moyennes et cadres déjà "prolétarisés" depuis plus de 15 ans, mais aussi de tous ceux, fort nombreux, qui perdront leur emploi dans un avenir plus ou moins proche : fermetures d'entreprises et grandes vagues de licenciements.

Selon un article de Sébastien Grob dans Marianne (26 février-4 mars 2021) l'exécutif a dans ses cartons un projet de réforme du système permettant jusqu'à présent à l'AGS de régler aux salariés licenciés en cas de faillite de l'entreprise les sommes qui ne leur ont pas été versées en raison des difficultés de l'entreprise : salaires non perçus, indemnités de licenciement. Jusqu'à présent ces créances étaient considérées comme "prioritaires".

Or, le projet vise à inverser cet ordre : en cas de créance hypothécaire les banques pourraient s'attribuer intégralement le prix de revente des locaux - sans concurrence avec les autres créanciers - alors que jusqu'à présent l'AGS était la première à bénéficier du produit de ces ventes. Il s'inscrit dans la même logique que j'avais dénoncée s'agissant des commerçants et artisans en faillite : les banques et organismes de crédit se font payer par les failllis l'intégralité des sommes qu'ils leur doivent. J'apprend dans le même article qu'il s'agirait d'une "logique européenne" qui défend l'investisseur plutôt que l'institution protégegeant les salariés. Voilà qui ne risque pas de me réconcilier avec cette Europe de m... ! Je ne verserais pas une larme - même de crocodile - le jour où elle implosera.

En outre, le projet prévoit de placer les honoraires des mandataire et administrateurs judiciaires devant l'AGS, au prétexte controuvé par un porte-parole de Bercy "que les créances de ces professions sont extrêmement limitées au regard des avances versées par ce régime"Mon cul ! Soit les "crânes d'oeuf" de Bercy n'ont aucune mémoire ou très sélective, soit ils analysent le passé avec des couches de peaux de saucisson devant les yeux, soit enfin ils essaient de nous rouler proprement dans la farine.

Mais j'ai parfaite souvenance de mutiples scandales politico-financiers où ils furent impliqués, avec parfois des procès retentissants à leur encontre. Non seulement leurs prétentions en matière de frais à rembourser gonflèrent de procédure en procédure qu'ils suscitèrent à chaque étape de la liquidation judiciaire, mais pire, ils n'hésitèrent jamais à se livrer à des opérations nettement frauduleuses comme racheter en sous-main les entreprises qu'ils étaient censés liquider au profit des créanciers pour les revendre ensuite avec une énorme plus-value.

Lu récemment un très intéressant dossier paru dans Marianne (26 février-4 mars 2021) sous la plume toujours acérée de Franck Dedieu et Mathias Thépot qui s'interrogent "Avons-nous les riches les plus cons du monde ?", thème au demeurant très récurrent dans Marianne car les "ultrariches" français sont toujours aussi "gloutons" crise après crise. 

Je sais si vous avez souvenance de cette pub pour une lessive - Bonux ! avec cadeau à l'appui, "lavant plus blanc que blanc", grâce des "enzymes gloutons" dont le regretté Coluche tira un sketch.

Un autre sketch du même est toujours autant d'actualité : "Misère de misère" : "C'est toujours sur les pauvres que tu t'acharnes obstinément (...) toujours les salauds qui nous nous boufferont le caviar sur le dos" et d'ajouter cette vérité essentielle au sujet de toutes les conneries que les gens achètent : "quand on pense qu'il suffirait que les gens ne les achètent plus pour que que ça ne se vende pas". Loi de l'offre et de la demande qui est mienne depuis belle heurette.

Nous en sommes là selon un gestionnaire de fortune - expert en défiscalisation - interrogé par Marianne. (26 fev.-4 mars 2021) "Confession d'un expert en défiscalisation", avocat fiscaliste pour un grand cabinet parisien, préférant répondre sous un pseudo, qui dit ne plus vouloir perdre son temps avec des millionnaires - des particuliers - dont les demandes louftingues frisent le ridicule. L'article fourmillant d'anecdotes plus croustillantes ou horripilantes les unes que les autres. Le chapeau de l'article soulignant que "chez ces gens là, on ne cause pas... on compte" rappelant une chanson de Brel.

Comme le constatent les journalistes : "Mauvais employeurs ? Mauvais investisseurs ? Mauvais contribuables ? les ultrariches français n'ont pas le sens du devoir chevillé au corps, ni l'esprit patriotique. Agaçant d'autant qu'ils sont encore et toujours plus riches, même en temps de Covid ! "L'enfer fiscal c'est pour les autres" : "chefs d'entreprise, célébrités, stars du sport" : "pour beaucoup d'ultrariches payer moins d'impôts est devenu une habitude, abimant chaque jour davantage un des socles de la République : le principe de solidarité".

Non moins intéressant dossier dans Marianne n° 1245 (22-28janv. 2021) dans lequel Franck Dedieu, Gabriel Libert et Hadrien Mathoux posaient une question cruciale en "Une" : "Patrons, sportifs, acteurs : et s'ils revoyaient leur salaire à la baisse ?". Ne rêvons pas ! Patrons du CAC 40, footballeurs de Ligue et stars de ciné n'entendent nullement payer leur tribut à la crise sanitaire malgré l'activité au ralenti, les droits télé du foot en berne et le recul - et l'arrêt prolongé - des entrées dans les salles de spectacle. En ce qui concerne les "acteurs : stars épargnées, seconds rôles sacrifiés". Les producteurs n'y perdent jamais le moindre maravedis car "le fameux système du cinéma français ne profite qu'à une minorité de parvenus" alors que "le plafonnement des très gros salaires décidé en 2014 a incité certaines stars à tourner plusieurs films par an pour maintenir "eur niveau de rémunération annuelle : à l'usine on appelle cela... la productivité"

Les cadres ne seront nullement épargnés, en premier lieu les "seniors" touchés par des "mesures d'âge" mais aussi grand nombre de "cols blancs" dont un certain nombre de grandes multinationales entendent se débarrasser selon ce que je lis dans un article fort instructif d'Anne Rodier paru dans Le Monde du 15 avril 2021 "Les entreprises veulent moins de cadres"

Les cadres - même supérieurs - ont depuis très longtemps payés un lourd tribut lors de licenciements économiques. Au début de 1980 l'heure était aux start-up de la "nouvelle nouvelle économie" que les multinationales rachetèrent à tour de bras. Bien peu ont survécu au naufrage qui s'en suivit, précisément à cause d'un retournement de la tendance économique. Quelques temps avant j'avais suivi sur Arte, un long "théma" consacré à ce phénomène. Notamment tout un reportage hallucinant parmi les "branchés" du système, complètement dithyrambiques et allumés du bocal.

J'ai constaté plus tard le même phénomène avec la glorification  du "bitcoin" : achetez le plus vite possible au taux initial tant que le souscription est encore ouverte (le nombre de bitcoins étant limité au départ) vous pourrez les revendre plus tard avec de substantiels profits, les investisseurs potentiels se les arracheront.  Les archives de Mémé Kamizole étant toujours aussi bordéliques je n'ai pas retrouvé tous les articles faisant état de scandales politico-financiers (et les procès qui s'en suivirent, dont un Français) mais j'en ai le parfait souvenir. 

J'ai reçu dernièrement dans ma boîte courriel un appel du Monde m'invitant à investir dans le bitcoin car il atteindrait un niveau record. Sans doute mais nous savons que tant le taux de pénétration d'un produit que le cours des actions connaissent une progression en "courbe de Gauss" et qu'une fois arrivée à un sommet il se produit forcément une décroissance, sinon une chute carabinée.

Toutes les "crypto-monnaies" reposent sur lemême modèle ; D'une part le "blockchain", censé assurer la sécurité des transactions par l'auto-contrôle permanent (et cela vaudrait également pour la "traçabilité" d'autres produits de consommation) mais je reste persuadée qu'il se trouvera bien quelque "hacker" capable de casser cette chaîne. Et dans mon fatras d'articles non classés je suis tombée sur une contribution parue dans Le Monde du 15 juin 2018 de la philosophe (?) Catherine Malabou qui se fait chantre "de la cryptomonaie, stade anarchiste du capitalisme"

Je ne savais pas que les anarchistes portaient quelque intérêt au capitalisme, en revanche je sais qu'ils visent la destruction de l'Etat. Donc des moyens de contrôle sur l'émission de monnaie et la régularité des diverses opérations par les autorités monétaires. De telles règles me paraissent essentielles pour maintenir "l'Etat de droit" et la cohésion de la Nation à laquelle, étant souverainiste, je demeure attachée, considérant de surcroît que "l'Etat-Nation" demeure la structure la plus pertinente pour mettre en oeuvre les politiques sociales et économiques adéquates. 

Chaque crise économique - et Dieu sait qu'il n'en manqua pas depuis une cinquantaine d'années - se traduisant par des licenciements de masse selon un schéma quasi immuable. D'abord les intérimaires dont les contrats ne sont pas renouvelés, ensuite les salariés recrutés récemment, "premier débauchés", les salariés les plus précaires. Sans oublier les femmes, au prétexte fallacieux qu'elles pouvaient vivre avec les revenus de leur mari. Ben voyons ! C'est une chose de vivre avec deux smic et de survivre à deux  avec un seul smic... 

Je sais que le gouvernement nourrit le projet de démanteler encore davantage le peu qui subsiste encore "d'Etat providence" malgré les promesses faite par Macron au plus fort de la crise sanitaire d'au contraire le restaurer dans son intégralité originelle. Promesse d'ivrogne ? Qui selon la formule consacrée "n'abuse que ceux qui y croient". Se sont principalement les chômeurs - actuels et futurs - qui sont dans le viseur : montant et durée des indemnisations, conditions pour y avoir droit, etc. Vous y ajoutez la réforme des retraites, à nouveau d'actualité, nul besoin d'être grand clerc pour subodorer l'avenir social et économique des plus pauvres.

Impossible de na pas penser au fameux "partage de Cormeray" : "tout pour un, rin pour les aut'" que j'assaisonnerais à la sauce Kamizole : "tout pour les riches, rin pour les pov'".

Cela me fait encore plus rager au lendemain des traditionnelles- sauf en 2020 à cause du covid - manifestations syndicales du 1er Mai. Encore une fois émaillées dans toute la France de violences contre les syndicalistes et les forces de l'ordre censées les protéger. Toujours les mêmes fauteurs de troubles, anar ou gauchistes qui se fichent des revendications sociales comme de colin-tampon : ils ne visent qu'à faire sombrer la France dans le chaos le plus total pour l'entraîner dans la révolution.

L'économie réelle n'a pas besoin des traders

J'entendais un imbécile énoncer dans une pub récurrente sur BFM-TV "que pour créer une entreprise il faut qu'il y ait un problème à résoudre".  Pourquoi un problème ? Pour ouvrir un magasin ou s'établir comme artisan il faut savoir si cela répond à un besoin dans la ville ou le quartier. Une "étude de marché" est souvent nécessaire mais encore faut-il qu'elle soit sérieusement menée. Je ne saurais dire pour d'autres villes mais à Montmorency nous avons connu à peu d'intervalles dans le temps deux exemples aberrants.

D'abord, à quelques jours d'intervalle, deux magasins de bonbons qui mirent rapidement la clef sur la porte, rien d'étonnant dans une ville où, surtout au centre-ville où elles s'implantèrent, de nombreuses boulangeries-pâtisseries proposent des bonbons à la clientèle. Ensuite trois agences immobilières - totalement inconnues - ouvrirent quasi en même temps et fermèrent aussi vite. Raison identique : les Monmorencéens sont habitués à des agences qui ont pignon sur rue et à qui ils s'adressent de préférence. Je suis d'ailleurs stupéfaite en voyant toutes les pub à la télé pour des sites d'agences immobilières intervenant pour la plupart uniquement sur Internet qui semblent pousser comme des champignons après la pluie. Idem d'ailleurs pour toute la floppée de mutuelles inconnues jusqu'à présent qui promettent monts et merveilles mais sûrement pas le mouchoir pour pleurer quand les clients ne pourront se faire rembourser.

Mais ne pas tomber dans l'adulation béate. Les artisans ne sont pas tous bons, il s'en faudrait de beaucoup ! J'ai connu quelques très bons boulangers-pâtissiers mais aussi des très mauvais, idem pour les bouchers et les charcutiers, les très bons garagistes qui ne feront que les réparations nécessaires, y compris avec un échange standard et ceux qui massacreront votre moteur. Cela vaut aussi pour les électriciens, les plombiers, les peintres, etc. Nobody's perfect et j'en parlais au téléphone il y a peu avec un ami de longue date : quand on connaît un très bon professionnel, on donne son nom à ses amis. Le bouche-à-oreille est la meilleure pub.

En n'ayant garde d'oublier tous ces prétendus "dépanneurs" - ils s'arrangent au demeurant pour être en tête de liste pour les recherches sur les pages jaunes ou figurer sur les cartons émanant prétendument des mairies qu'ils épinglent dans votre entrée - ils vont définitivement foutre en l'air l'équipement en panne pour lequel vous avez sollicité leur intervention, ensuite de quoi ils vous proposeront de le remplacer au prix le plus fort. Je n'invente rien : l'expérience a été faite, caméra à l'appui par des associations de consommateurs. Mais si vous avez une serrrure de sûreté et que vous perdiez vos clefs,vous êtes foutus ! si vous faites appel à eux. Ils trouveront le moyen de la casser et vous proposeront de la remplacer, bien évidemment au tarif le plus fort. "Choses vues" - comme eût dit Victor Hugo - à la télé.

J"avoue que débarquant de ma province il y a presque 40 ans, je n'avais pas connaissance de telles pratiques. Nous avions la chance d'avoir à Orléans une entreprise de dépannage "Dep 45" qui assurait de vrais dépannages avec des professionnels de qualité auxquels je fis plusieurs fois appel quand j'habitais à Saint-Jean-de la Ruelle.

Sinon, une pléthore de boulangers qui reçoivent la pâte à pain toute prête qu'ils n'ont qu'à faire réchauffer, de restaurateurs qui ne savent plus cuisiner mais seulement déballer des produits surgelés "made in Metro", parfois avec la mention "fait maison" qui n'abuse que les gogos. Le cuisinier Xavier Denamur qui respecte une cuisine du marché avec des produits de saison - pas de fraises ni de tomates (sans goût) à Noël - et donc une carte limitée à quelques produits - a une méthode infaillible pour détecter ces "mangeoires à touristes" ou Parisiens qui n'y voient que du feu : plus la carte présente un très grand nombre de plats, plus il s'agit de produits achetés surgelés en grosse quantités.

Pour en revenir au "trading". Les traders ont le cul vissé sur leur fauteuil pour suivre "en temps réel" sur de multiples écrans l'évolution des marchés financiers de toute la planète, jouant des décalages horaires pour saisir des "opportunités" des taux de change ou autres. Des milliards de milliards s'échangent chaque seconde à travers la planète à la vitesse de la lumière et ce sont maintenant des ordinateurs qui interviennent directement sur les marchés. L'on nous annonce déjà des ordinateurs gonflés par la "physique quantique" qui travailleront à une vitesse fulgurante et seront bien entendu utilisés par les traders.

Mais encore une fois, pourquoi faire ? Cette monnaie qui s'échange à toute berzingue sur Internet est une fiction qui n'a pas plus de valeur réelle (et encore moins d'utilité) que les billets d'un Monopoly à l'échelle mondiale. Les cases "bonus" seront bien évidemment conservées, mais quid de la case prison ?

Cette économie hautement spéculative peut s'effondrer en cas de crise grave comme cela s'est déjà produit en juillet 2007, lors de la crise des Sub-primes Mortgage (prêts hypothécaires à haut risque accordés inconsidérément). Mais tout est reparti de plus belle par la suite. Un train fou lancé à toute vapeur mais comme dans un dessin animé c'est le mur pourtant hyper-solide qui cède.

On parle beaucoup de Kerviel, condamné pour avoir "fait sauter la banque" de la Société Générale pour laquelle il avait pris des positions certes risquées. Mais pour avoir beaucoup étudié le dossier à l'époque, je suis persuadée que la Soc-Gé a elle-même pris un risque insensé en liquidant d'un bloc toutes les actions litigieuses alors qu'il eût suffit d'étaler les ventes dans le temps. Contrairement à ce qui a pu être dit, son salaire (4.000 euros) et le bonus qu'il percevait étaient fort modestes comparé aux autres traders issus de filières prestigieuses alors que lui sortait de la filière économie d'une fac de province. Très certainement plus capable d'analyser la conjoncture économique et les données géopolitiques que ses collègues rivés sur les courbes des marchés. Il a sans doute péché par orgueil en voulant "jouer dans la cour des grands". Surcompensation d'un sentiment d'infériorité.

Un autre cas relevé naguère par Marie Huret (Marianne 14-20 oct 2016) "Le jour où j'ai paumé 150 millions" selon les confessions d'un "trader repenti" exerçant à l'époque (à l'automne 2008) alors à la Caisse d'Epargne qui avait mis cette banque dans le rouge avec, avais-je entendu dès potron-minet sur France-info, un trou de 650 millions. Je m'en souviens d'autant plus que je passais alors de très longues vacances dans un petit village de l'arrière pays sétois (900 habitants) où dans de nombreux lotissements mis en chantier, l'aménagement de nombre de nouvelles maisons était à l'arrêt - certaines ne trouvant certainement pas preneur - alors que les signes des répercussions de la crise financière étaient partout visibles : sur l'autoroute, encombrée en temps ordinaire par une suite ininterrompue de semi-remorques, un seul à peine en 1 heure.

Dans tous les secteurs et villes entre Montpellier et Bézier où l'on trouvait un nombre de grandes et moyennes surfaces au moins égal à la Région parisienne, beaucoup avaient descendu leur rideau, pour certaines définitivement. Des garages de grandes concessions automobile également fermés : quand tout craque de partout les particuliers inquiets n'ont pas la tête à l'achat d'une voiture. Je suivais également quotidiennement sur Le Monde les nombreuses répercussions de cette crise au niveau international.

Les traders ont le cul vissé sur leur fauteuil pour suivre "en temps réel" sur plusieurs écrans l'évolution des marchés financiers de toute la planète. Jouant sur le décalage horaire entre les différentes places internationales afin d'y trouver des "opportunités" permettant d'accroître leurs capacités financières. Des milliards de milliards de dollars s'échangent chaque seconde à travers la planète et ce sont maintenant des ordinateurs sans contrôle humain qui réalisent ces transactions. Au moindre "bug", catastrophe assurée !

Il est question de remplacer les ordinateurs classiques, travaillant à la vitesse de la lumière par de super-ordinateur associant "lntelligence artificielle" (et connerie réelle) et "physique quantique" censée permettre l'exécution de ces tâches à une vitesse fulgurante. Mais encore une fois, pourquoi faire ? Je pense et écris depuis longtemps que cette monnaie qui s'échange par ce biais est une pure fiction qui n'a pas plus de valeur réelle que les billets d'un Monopoly géant s'échangeant à travers la planète. La case "bonus" est bien entendu consevée  mais quid de la case "Prison" ?

La meilleure preuve étant qu'elle peut s'effondrer à la suite d'un scandale politico-financier mais qu'ensuite tout repart comme avant comme l'illustre la crise financière de 2007, avec des développements internationaux importants, à la suite de la vente de produits financiers incorporant des éléments des "sub-primes mortgage". Entendre des prêts à très haut risque accordés par divers organismes  à des particuliers trop pauvres pour rembourser en cas de retournement de la tendance économique, ce qui fut le cas, très prévisible pour qui suivait attentivement la conjoncture comme tel était mon cas.

Les traders sévissent dans d'autres domaines

Ils seraient les intermédiaires "obligés" (?!) pour une foule de transactions portant sur les échanges de marchandises en grosses quantités. Mais en 2013, avec les transactions sur la viande nous avons atteint des sommets dans l'ignoble ! Des lasagnes à la viande de cheval roumain...

Un courtier néerlandais - quand ils ne viennent pas des Pays-Bas, c'est de Belgique ou de Pologne - nommé Jan Forben qui est à l'origine de ce "Horsegate". Etant toujours ausssi bordélique, je n'ai toujours pas accès à beaucoup de mes archives où j'avais constitué sur le sujet un épais dossier contenant une masse d'articles de la presse papier reçue régulièrement. Mais en explorant Googêe j'ai retrouvé un article de BFM-TV du 14 février 2013 : "Viande de cheval : un trader néerlandais suspecté".

Nous retrouvons le même escroc, Jan Foben, fortement soupçonné d'avoir servi d'intermédiaire entre les abattoirs roumains et les sociétés de viande européennes. L'article m'apprenant que par ailleurs - informations lues dans d'autres articles pêche sur Google - il avait été condamné à un an de prison pour avoir vendu comme "halal" de la viande de cheval alors qu'il la prétendait importée du Mexique ou du Brésil. Guère étonnée d'apprendre qu'il dirige depuis Chypre une "société écran" - de celles qui font obstacle aux investigations des autorités européennes et mondiales chargées de traquer les mouvements de fonds suspects. Chypre - membre de l'Union Européenne ! est un "paradis fiscal" sans cocotiers où ont élus domicile (fiscal) tous les escrocs et amateurs de places off shore.

J"appris à l'occasion de ce énième scandale alimentaire qui n'a pas fini de défrayer la chronique depuis "la vache folle" en 1998 que cette viande vendue en grosses quantité était nommée un "minerai" comme s'il s'agissait de charbon ou autres produits extraits du sous-sol. Pour l'avoir vue décortiquée dans différentes émissions, c'est un magma informe avec du gras en pagaille, des tendons à profusion, quelques bouts de viande arrachés aux os. Bref, tout ce qu'un boucher n'oserait pas vendre à tout petit prix comme "viande pour les animaux" constituée par ses déchets et qu'il ne me serait pas venu à l'idée de faire manger à ma chienne et à mes chats. Beark ! Beark ! Beark !

En France, ce scandale eut de nombreuses répercussions. Ce ne sont pas seulement les lasagnes qui furent dans le collimateur mais un grand nombre de plats préparés à base de viande de boeuf, préparations à la bolognaises,etc. retirés du commerce, y compris des conserves et notamment - comme au moment de la vache folle - les boîtes de boulettes à la viande, toutes marques confondues.

Ce fut la Société Spangherro qui paya inconstablement les pots cassés mais je ne les plaindrais pas ! Comment des rugbymen de haut niveau, l'un d'eux au moins fut pilier du XV de France, ont-ils pu faire chuter l'entreprise de bons produits du Sud-Ouest qu'ils avaient reprise ? Folie des grandeurs, appât du gain, hubris ? Toujours est-il qu'ils furent trahis par leurs factures : ils avaient achetés 42 tonnes de viande congelée à un de ces traders. C'était bien évidemment pour les revendre et pour autant que je me souvienne avoir vu à la télévision - quand les journalistes d'investigation font leur boulot, ça fait mal ! - sur les emballages des produits l'origine et la nature des viandes était plus que douteuse et non conforme aux factures.

Mais nous n'avions pas encore touché le fond ! Un autre scandale alimentaire "l'affaire des faux steaks hachés" devait défrayer la chronique en France. Le 6 juin 2019 RTL révélait que tout ou partie des 780 tonnes de steaks hachés livrées à quatre associations caritatives - donc destinées aux plus démunis - n'étaient en fait qu'une infame mixture d'amidon, de de peau et de gras, "au goût infect" selon des bénéficiaires du Secours populaire. 

Dans un article de Marianne (14-20 juin 2019) - sans concession avec ce style d'abus contre les "salauds de pauvres !" toujours aussi maltraités, ce qui me fait bondir d'indignation quand bien même connaîtrais-je les mêmes difficultés mais jusqu'à présent en les assumant seule mais sachant que cela ne s'arrangera sûrement pas avec la crise économique qui se profile après celle de la pandémie de covid-19. Vieux comme jeunes nous allons tous crever la bouche ouverte !

Or donc Emmanuel Lévy incrimine la reponsabilité de la France "Un vrai scandale de l'Etat" mettant en cause un organisme public "FranceAgriMer" dont la responsabilité mérite d'être engagée. Soit. Mais l'on peut dire exactement la même chose du Fonds européen d'aide aux plus démunis" et de bien d'autres instances en matière d'appels d'offres : le seul critère est le prix, le "moins disant" alors qu'il faudrait également prendre en compte la qualité.

Il ne s'agit nullement de dédouaner la PME bretonne Voldis qui a remporté un appel d'offres à 5,2 millions d'euros lancé par FranceAgriMer, un organisme public sous l'autorité du Ministère de l'Agriculture et contrôlé par le Ministère de la Solidarité et financé par le fonds européen d'aide aux plus démunis. Et comme par hasar son fournisseur était... Polonais ! Mais peut-on honnêtement s'atttendre à ce que des steaks hachés à 3,46 euros le kg - moitié moins que le prix du marché - fussent de bonne qualité ? Quant aux tests (peu nombreux) réalisés par le laboratoire d'analyses Mérieux NutriSciences, ils le furent sur des échantillons fournis par FranceAgriMer... qui n'aurait donné au labo qui estime avoir été berné que des lots conformes aux prescriptions.

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