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Lait d'Beu
7 juin 2021

Mémé Kamizole crache son fiel

J'ai toujours la fibre particulièrement belliqueuse. La devise de mes ancêtres du côté écossais y est sans doute pour beaucoup : "Aut pax, aut bellum" (la paix ou laguerre"). J'en profite donc pour cracher mon fiel contre les stupidités émises par les peudo féministes d'Outre-Atlantique, sachant qu'en France nous ne sommes guère à l'abri de pareilles outrances : "Reviens, Léon, on a les mêmes à la maison" selon une pub marrante. Or donc, dans le numéro de juin 2021 de la revue L'Histoire, un article du critique Pierre Assouline : "Haro sur les classics !"  Entendre sur les campus américains, la suppression d'un cursus, comprenant à la fois l'histoire antique, l'archéologie et la philologie qui seraient "une annexe du nazisme et du colonialisme". Ces très sérieux professeurs (Society for Classical Studies) non seulement signent l'arrêt de mort de leur spécialité - un certain Dan-el Peralta, professeur à Princeton ! l'appelle d'ailleurs de ses voeux - n'auront mis guère de temps avant d'atteindre le "point Godwin"

C'est beau comme tout un pays qui n'a pas d'histoire ! Moins de 250 ans, c'est peanuts à l'échelle de l'humanité.

Outre ce rappel obligé, on y trouve dans ce gallimatias indigeste tous les poncifs habituels de cette engeance : la connaissance du grec et du latin serait pour les étudiants, selon une certaine Katherine Blouin (universite de Toronto) vécue comme un traumatisme par les étudiants et relèverait de l'héritage colonial. Mazette ! Nous autres, pauvres dégénérés européens, sommes sans doute des attardés mentaux qui restons attachés à ce qui fit notre culture et fonda notre civilisation. Même si je ne connais ni le grec ni le latin (en dehors de quelques expressions) je lis avec plaisir les textes des auteurs antiques bien traduits. Je pense notamment aux "Vies parallèles" de Plutarque, traduites si ma mémoire est fidèle par Amyot, et "La mythologie" d'Edith Hamilton - gros pavé paru chez Marabout. Elle fit un travail de recherche remarquable en triant ceux qui étaient les plus crédibles parmi les très nombreux récits et en apportant beaucoup de soin à la traduction de l'époque : la philologie n'est pas une science pour les ânes ! Selon moi, l'Histoire commence à l'aube de l'humanité (mythes compris).

Ces "pôv c." qui ne doivent avoir guère plus de neurones qu'une amibe osent parler d'un "mythe de fondation euro-américain", d'une apologie des sociétés esclavagistes (toutes les civilisations anciennes ont connu l'esclavage, à commencer par l'Afrique !) racistes et misogynes, plus la "production de la blanchéité". La palme de cet indigeste bouli-boulga à une certaine Dona Zuckerberg qui plaide pour une approche "féministe""intersectionelle" et "inclusive" des "classics, discipline qui s'enracine dans le fascisme : Godwin, le retour ! et le suprématisme blanc".

En cause également la domination des civilisations grecque et latine - comme si leur histoire était un "long fleuve tranquille" sur les Numides, les Phéniciens ou les autres peuples qu'ils estiment injustement "invisibilisés". Je note au passage que la notion de "visibilité" est en France au centre des revendications et actions des islamistes qui souhaitent non seulement convertir les Français mais prendre le pouvoir à l'échelle mondiale. L'Histoire de la Numidie - un très vaste territoire - fut particulièrement agitée, avec des guerres succédant à des alliances. Quant aux Phéniciens, - leur territoire était grosso modo celui de l'actuel Liban - ils parcoururent la Méditerranée sur leurs bateaux, surtout le long de la côte, aussi bien pour commercer que pour faire la guerre et si ma mémoire ne me trahit pas ils envahirent une partie de l'Egypte des Pharaons.

Plutôt que se farcir le mou avec pareilles billevesées Dona Zuckerberg et ses émules devraient s'intéresser aux vraies connaissances historiques. Pour ma part, quand je manque de données précises, j'utilise le "Dictionnaire encyclopédique d'histoire" de Michel Mourre en 5 volumes. Sachant au demeurant qu'à toutes les époques et dans toutes les parties du globe, des peuples et des civilisations ont émergé, pris le pouvoir sur les peuples voisins avant de s'effondrer. Il suffit de lire à cet égard les "Mémoires de la Méditerranée" de Fernand Braudel - une autre pointure intellectuelle que la Suckerberg !

En règle générale je ne fais confiance qu'à de vrais historiens. Le sérieux d'un ouvrage se mesurant à ce que l'on appelle "l'appareil critique" et notamment, outre les notes, toutes les références bibliographiques. Je lis aussi fort attentivement les articles fort bien documentés de l'excellente revue "L'histoire". Il y a peu, un article sur les Perses - l'actuel Iran - ou comment ils ont su imposer leur domination sur les peuples qui les avaient précédé. Idem pour tous les peuples qui se sont succédé "entre le Tigre et l'Euphrate", y compris jusqu'à l'Arabie. 

Le Qatar et plusieurs Etats de la région n'hésitent pas à s'allier à Israël pour rayer l'Iran de la carte. Je partage la même détestation du Hamas - qui place plein de civils en première ligne sur la frontière avec Israël - cependant qu'ils leurs envoient des pluies de roquettes, de même qu'il peut exister à Gaza un mouvement qui n'hésite pas à se proclamer "front islamiste" ! Comment imaginer la paix encore possible ? Elle est morte avec Rabin.

Dans le même ordre d'idées, j'attire votre attention sur un numéro hors série (avril-mai 2016) de la non moins excellente revue Sciences et Avenir consacré au "fabuleux héritages des empires disparus" : Palmyre, Ninive, Babylone, Cyrène, Babyan (les fameuses statues de Bouddah dynamitées par les barbares islamistes), Sanaa, Mari... Dans le même numéro, Jean-Luc Martinez, - spécialiste de la sculpture grecque antique - alors directeur du Louvre, après une longue carrière universitaire,  déclarait : "Effacer le passé, c'est déshumaniser l'homme". L'homme bien évidemment au sens générique "homo" et pas dans le sens restrictif des stupidités proférées par les prétendues féministes à la mode Zuckerberg.

Méfiance s'agissant de leur conception du féminisme : envisageraient-elles d'éradiquer ou soumettre la gens masculine ? En ce qui concerne "l'intersectionalité", l'exemple français nous éclaire et puisqu'il faut rendre à César ce qui appartient à César, c'est à Tera Nova et Gilles Finkelstein qui a acté la disparition de la classe ouvrière. Auparavant dans un livre DSK avait considéré les ouvriers qui ne pouvaient ou ne voulaient acquérir leur logement comme une "classe dangereuse". Ils ne sont à l'évidence nullement responsables de l'idée gauchiste de "convergence des luttes" : immigrés, LGBT, anti-racistes, indigènes de la République, militants décoloniaux de toutes les obédiences, qui veulent imposer le port du voile à l'école et la Charia dans les tribunaux, toutes celles qui se plaignent d'avoir été "racisées" en France, ce qui n'empêche pas certaines de professer un antisémitisme virulent. J'ai leurs noms dans mes archives et je viens de retrouver tout un dossier en soulevant des tonnes de journaux. Je ne me serais pas cassé le dos une fois de plus pour rien.

Quant à l'écriture inclusive, faudrait aimer lire les textes écrits à la manière du code morse. Elle serait devenue la norme dans certaines facs pour obtenir de meilleures notes. J'avais essayé une fois de lire un texte entier en écriture inclusive (proposé par un journaliste). Abominable prise de tête. Puisque la mode est à la "réécriture" des textes même anciens ("cancel culture") je n'ose imaginer essais, poèmes et romans soumis à un tel traitement. D'autant qu'ont disparu de la plupart des ouvrages soumis à ces remèdes de cheval les conjugaisons que nous apprenions à l'école primaire de manière ordonnée et progressive - chaque année un temps particulier. Mais c'est du passé, la grammaire et la conjugaison seraient vues au petit bonheur la chance par des instits (pardon des professeurs des écoles !) qui paraît-il n'en sauraient parfois pas plus que leurs élèves...

Un petit exemple : une pub trouvée dans un site envisageant de possibles droits de douane (pour moi, hypothèse totalement rhédibitoire : arnaque assurée) "S'il y aurait des droits de douane"... On zappe le conditionnel.

Parler ou écrire uniquement au présent, c'est faire l'impasse sur le passé (temps court) ou l'imparfait (s'inscrit dans la durée) et le futur : être incapable de penser aux possibilités qui peuvent s'offrir dans la vie : le conditionnel qu'il fût présent ou passé. Sans même parler du subjonctif dont je préfère utiliser l'imparfait et le plus que parfait. Mais tant pis pour l'accusation de snobisme qui me fut faite sur mon ancien blog du Monde.fr : je répondis que je pensais - et même parfois rêvais ! - à l'imparfait du subjonctif. 

A cause de la cyber-attaque dont j'ai été victime et qui m'a fait replonger dans une sévère déprime pendant 3-4 jours, j'avais perdu l'envie de rire et même de chanter. Je me suis surprise ià glousser comme avant en lisant une info qui confirmait ce que je pensais et hier, en remontant péniblement mon escalier : je m'accroche ferme aux barreaux plutôt qu'à la rampe en bois qui peut glisser (j'en ai déjà été victime), je fredonnai une chanson. Hier, étant montée jusqu'à la place du marché de Montmorency grâce à la gentillesse et à la voiture d'un ami de très longue date, je me suis réjouie de voir rouvertes les terrasses et les salles des nombreux cafés-restaurants et le visible plaisir des consommateurs. Même si je n'avais pas le temps d'en profiter : marcher avec un déambulateur est suffisamment chronophage et fatiguant pour mes petits bras.

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